Casimir : Madelen vous invite à redécouvrir ou découvrir les images de l’île aux enfants cultes, adaptées à la fête du 25 décembre 1975.
A l’occasion des vacances de Noël 1975, la télévision offre un joli cadeau aux enfants sages : un épisode de leur série préférée : « l’île aux enfants », adaptée à la célébration de cette fête familiale.
Ayant volontairement écarté Casimir afin de lui réserver une surprise, Julie et François préparent fébrilement le réveillon. A son retour, il ouvre sa malle magique et la fête commence…
Madelen vous invite à redécouvrir ou découvrir des images devenues cultes comme un générique, signées Roger Pouly.
Beaucoup d’adultes le fredonnent encore aujourd’hui, avec une pointe de nostalgie.
Le créateur de cette série, Christophe Izard, décédé cet été, n’avait absolument aucune idée
de l’enthousiasme qu’il allait déclencher lorsque le 16 septembre 1974, en fin d’après-midi,
la 3e chaîne, née deux ans plus tôt, a diffusé un premier épisode de L’île aux enfants »,
dont la durée dépasse à peine les cinq minutes.
Il est en effet considéré par la direction de l’ORTF comme par son producteur, comme un « remplaçant ».
Il conclut l’émission Hello Sesame », l’adaptation de « Sesame Street“.
Après avoir acheté 420 épisodes de cette série éducative américaine destinée aux enfants,
le service programmation de la chaîne a en effet découvert que chacun d’eux dure environ
13 minutes, ce qui est insuffisant pour une version française dont 20 minutes d’antenne étaient à l’écoute.
C’est ainsi qu’il a été demandé à Christophe Izard d’imaginer et de produire
un programme court original, destiné à combler cette lacune.
Il commence par chercher un personnage susceptible de plaire aux jeunes téléspectateurs,
car il serait capable de faire beaucoup de bêtises comme eux.
Avec un ami marionnettiste, Yves Brunier, il pense d’abord à un perroquet ou à un kangourou.
Après une première étude peu convaincante, Izard choisit de créer un enfant dinosaure.
Il attrape alors un calendrier, met le doigt sur une date au hasard, le 4 mars : le jour de la Saint-Casimir.
Au passage, il imagine les habitants de ce pays magique, à commencer par François le vendeur de ballons, Julie la vendeuse de bonbons toujours prête à rendre service, et le facteur qui apporte essentiellement de bonnes nouvelles.
Les crédits de Casimir deviennent or
L’enthousiasme est immédiat.
En quelques semaines, les 45 tours réunissant le générique et les chansons de Casimir ont passé le cap du million de disques vendus.
Des milliers de lettres se plaignant que chaque histoire était trop courte ont atteint la direction.
Des sacs entiers ont été ajoutés lorsque, fin 1974, le mouvement de grève déclenché lors de la suppression de l’ORTF, a entraîné une suspension temporaire de l’émission.
Le 3 janvier 1975, le 3ème canal couleur devient FR3.
La nouvelle direction ne semblant pas s’intéresser à Casimir, Christophe Izard décide de passer à TF1, où on lui promet un budget plus important et une émission quotidienne à 18 heures.
Cela commence le 17 février 1975, et se poursuivra jusqu’au 30 juin 1982.
La durée augmente en même temps que ce qu’on n’appelle pas encore les cotes d’écoute : dix minutes, parfois vingt par épisode.
Des peluches en trois tailles sont produites dans une usine à raison de 1000 par jour.
Dans les écoles, les élèves du primaire arrivent en classe avec un cartable, une trousse et des stylos à l’effigie de Casimir et ses amis.
Enfin, il y a le globi-boulga.
Il devient le cauchemar des mères dont la fille ou le fils demande un saladier pour mélanger confiture de fraises, chocolat râpé, purée de banane, moutarde très forte et saucisses crues.
Cette recette est liée à un souvenir d’enfance de Christophe Izard.
Début 1944, ses parents, recherchés par les nazis, décident de le protéger en le cachant avec une de leurs amies, une vieille dame russe, dans un village discret du centre de la France.
Elle passe régulièrement des heures à mélanger les jaunes d’œufs et le sucre pour en faire une sorte de sabayon qu’elle appelle gogel-mogel.
Au sortir de la guerre, Christophe Izard goûte au goût de la liberté retrouvée en se gorgeant de plaques de chocolat coco, de bananes et de confiture de fraise.
Trois décennies plus tard, il utilisera ces ingrédients en y ajoutant de la moutarde et du saucisson cru de Toulouse.
Il présente le tout comme le plat préféré de Casimir. Ce que certains parents n’ont jamais digéré.